Le Kurdistan irakien sous le contrôle de Bagdad



"Le fruit est mûr, tout ce que nous avons à faire est d'attendre qu'il nous tombe tout seul entre les mains". D'une phrase, le rédacteur en chef d'Al-Joumhouiya, le quotidien gouvernemental, a résumé l'état d'esprit qui règne sur Bagdad.

Le Parti Démocratique du Kurdistan, dirigé par Massoud Barzani, allié à Saddam Hussein, s'est emparé hier de Souleimanieh, dernière ville kurde tenue par les partisans de l'UPK (Union Patriotique du Kurdistan) et située en territoire irakien. Habitants et partisans de l'UPK se sont repliés vers l'Iran. L'essentiel du territoire kurde irakien est donc désormais tenu par l'Irak. Déjà, la semaine dernière, à l'appel du PDK, les troupes de Saddam Hussein étaient intervenues et avaient réussi à reprendre le contrôle d'Erbil, obligeant les kurdes et les membres de l'UPK à se replier vers la zone iranienne. Leur nombre s'élèverait à plusieurs milliers. Beaucoup de femmes et d'enfants en font partie.

Jalal Talabani, responsable de ce parti, a annoncé hier "qu'une catastrophe humanitaire se profilait" pour tous les kurdes de la région, rendus maintenant au giron irakien. La communauté internationale n'a pour l'instant pas réagi. Les Etats-Unis, dont la dernière intervention par le biais de la CIA s'est soldée par un échec, a rappelé ses ressortissants. L'ONU a, de son côté, confirmé la prise de Souleimanieh.

A Bagdad, depuis hier, les journaux et les dirigeants clament leur victoire et leur satisfaction. En reprenant le contrôle de cette partie du territoire, le dirigeant irakien retrouve la disposition d'une des routes les plus stratégiques de la région. Pour l'instant, le chef du PDK a annoncé l'amnistie de tous ses opposants, membres de l'UPK. Il a aussi fait part de son intention de procéder à des élections.

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